16.01.2024 -Comment étudier les régimes d’échec ? Vers une étude critique de l’échec – prof. Mikołaj Pawlak (Département de sociologie des normes, déviances et contrôle social Institut de prévention sociale et de resocialisation, Université de Varsovie)

Le Centre de civilisation française et d’études francophones de l’Université de Varsovie, la Faculté de sciences politiques et d’études internationales de l’Université de Varsovie ainsi que la Faculté de philosophie de l’Université de Varsovie en coopération avec l’École Normale Supérieure rue d’Ulm vous invitent à la rencontre dans le cadre du séminaire d’Actualité critique.
Comment étudier les régimes d’échec ? Vers une étude critique de l’échec – prof. Mikołaj Pawlak (Département de sociologie des normes, déviances et contrôle social Institut de prévention sociale et de resocialisation, Université de Varsovie)
le mardi 16/01/2024
16h45-18h15
La rencontre, en polonais, se tiendra en ligne.
Inscription : seminarium.okf@uw.edu.pl
Veuillez noter que la réunion est enregistrée. L’enregistrement sera utilisé à des fins scientifiques. La participation à la rencontre équivaut à donner son consentement.
Plus d’informations : www.okf.uw.edu.pl
Résumé
L’intervention présente l’intérêt croissant porté au concept d’échec en théorie sociale. Cet intérêt grandit malgré les tendances culturelles à considérer l’échec comme une exception à surmonter. Les études sur l’échec – un domaine de réflexion interdisciplinaire en développement sur l’échec – combinent de manière critique les conceptualisations de la question de l’échec dans la vie sociale qui apparaissent dans divers contextes. En se concentrant sur les processus institutionnels, la présentation introduit une typologie des échecs comme : (1) défaite, (2) déviation et (3) exclusion. Il met également en évidence trois niveaux d’analyse de l’échec : (1) les acteurs et leurs actions, (2) les institutions et (3) les régimes d’échec. Les régimes d’échec, entendus comme des systèmes sociaux identifiant ce qui constitue un échec et ce qui devrait être fait pour y remédier, reçoivent la plus grande attention dans cet intervention.
Diverses manières de définir l’échec sont également présentées. Les deux approches principales sont : (1) reconstruire ethnographiquement la manière dont l’échec est défini par les participants dans un contexte social donné et (2) utiliser l’échec comme catégorie analytique externe proposée par les chercheurs. Une critique de la simple perception de l’échec comme étant l’opposé du succès est postulée, mais en même temps une explication des sources de la domination d’une telle approche est présentée. L’échec est compris comme une construction sociale enchevêtrée dans des régimes plus larges. L’intervention présente également les défis méthodologiques dans l’étude de l’échec.
La présentation propose de comprendre l’échec comme un phénomène à multiples facettes et socialement construit, appelant à cesser de le percevoir comme le simple contraire du succès. La typologie proposée, grâce à la référence au concept de légitimité, permet d’utiliser l’échec comme catégorie analytique. L’échec doit être reconnu comme une partie intégrante de la vie qui nécessite à la fois un apprentissage et une analyse critique.
Bio
Prof. Mikołaj Pawlak – dirige le Département de sociologie des normes, des déviations et du contrôle social à l’Institut de prévention sociale et de resocialisation de l’Université de Varsovie, où il est également directeur adjoint de la recherche scientifique. Il est également vice-président de l’Association polonaise de sociologie et préside le Conseil scientifique du Centre d’excellence en sciences sociales de l’Université de Varsovie. Les intérêts de recherche de Mikołaj Pawlak comprennent la théorie du nouvel institutionnalisme, les études sur la migration, la sociologie de la connaissance/ignorance et les études sur l’échec. En 2023, il publie le volume qu’il a co-édité chez Routledge International Handbook of Failure, instaurant l’étude de l’échec comme un nouveau domaine de recherche. Dans ses publications antérieures, il a abordé les questions de l’ignorance, du vide sociologique et de la réponse sociale à la migration vers la Pologne.