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Le séminaire de recherche du 9/03/2022 – Mathieu Lericq

Le séminaire de recherche du 9/03/2022 – Mathieu Lericq

Le Centre de civilisation française et d’études francophones de l’Université de Varsovie vous invite à son séminaire de recherche qui aura lieu le mercredi 9 mars 2022 à 17h à la bibliothèque du Centre (salle 3.012, 55 rue Dobra, Varsovie) et en ligne (https://us02web.zoom.us/j/85889219490).

Le séminaire en sciences humaines et sociales francophones fait partie du programme éducatif du projet « Dimension francophone » dans le cadre de l’Alliance 4EU+.

Le séminaire a un caractère ouvert. Il se tient en français.

 

Des images dans la plaie. Cinéma polonais et connaissance médicale (1968-1989)

 

Mathieu Lericq (Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis)

 

Descriptif

Le cinéma polonais des années 1970 et 1980 porte un regard intrigant sur le champ médical. Qu’il s’agisse de filmer les institutions hospitalières ou de construire des récits mettant en jeu des personnages liés à la médecine (infirmier-ère-s, médecins, patient-e-s), les cinéastes polonais semblent enclins à appréhender ce qui touche au milieu médical. Comment comprendre cette attention pour les enjeux médicaux ? Cette intervention vise à identifier les racines du lien fécond qui se noue entre une médecine en mutation et l’anthropologie filmique qu’entendent former des cinéastes comme Krzysztof Kieślowski ou Barbara Sass. Les motifs médicaux comme les maladies ou les symptômes innervent, d’ailleurs, d’autres domaines artistiques (peinture, sculpture, performance, etc.) pendant la même période.

Cette relation semble particulièrement intéressante au regard de deux domaines en particulier : la santé mentale et la sexualité. Durant les années 1970 et 1980, on perçoit de grandes avancées dans le domaine de la psychiatrie (Jerzy Aleksandrowicz, Kazimierz Dąbrowski, Antoni Kępiński) et dans le domaine de la sexologie (Michalina Wisłocka). Ancrant cette interrogation dans le champ de l’histoire en général et de l’histoire de la médecine en particulier, on peut ainsi se demander en quoi les recherches scientifiques ont pu alimenter la problématisation de la démence et de la sexualité en art.

On peut en outre inscrire cette réflexion dans le champ spécifique de l’esthétique filmique. Car les enjeux médicaux peuvent être identifiés dans les films non seulement comme thématiques narratives mais surtout comme problématiques esthétiques. En quoi l’expérience de la maladie, façonnée par les cinéastes pendant la période, s’avère politique ? Que permet-elle de comprendre du système de pouvoir au sein duquel vivent les Polonais ? L’enjeu est finalement de mieux comprendre en quoi le cinéma s’avère un laboratoire d’images et de réflexions privilégié en ce qui concerne le « biopolitique » (Michel Foucault).

Cette intervention est l’occasion de présenter les premiers jalons d’une recherche postdoctorale initiée en septembre 2021 et menée à l’Université Jagellonne (Cracovie) sous la supervision de Mme Pr. dr hab. Małgorzata Radkiewicz.

 

Mathieu Lericq est chercheur postdoctoral en études cinématographiques, lauréat d’un Prix de thèse décerné par Aix-Marseille Université (2019). Sa thèse s’intitule : « Des corps chauds dans la Guerre froide. Pouvoir, intimité et résistance dans le cinéma polonais (1968-1989) : Une mémoire bio-cinématographique en Europe centrale ? ».

Explorant les cinématographies d’Europe centrale et orientale, ses recherches portent sur le cinéma de fiction et sur le cinéma documentaire des années 1960 à nos jours.

Il effectue en 2020-2021 une mission postdoctorale au sein du programme de recherche SAMSON (Eur’ORBEM, Sorbonne Université/CNRS). Il réalise actuellement un post-doctorat à l’Université Jagellonne (Cracovie).

Il a co-organisé trois colloques internationaux : Homosexualité communiste 1945-1989 (février 2017, Créteil/Paris), Marges en images. Périphéries, minorités et tabous dans les films de Marcel Łoziński, Pál Schiffer et Želimir Žilnik (avril 2021, Paris), et Revoir Béla Tarr : généalogies, influences, résonances (à venir, mars 2022, Paris).

Il a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille et à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Il est actuellement ATER à l’Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis.

 

Veuillez noter que la réunion est enregistrée. L’enregistrement sera utilisé à des fins scientifiques. La participation à la rencontre équivaut à donner son consentement.

Veuillez respecter les règles du régime sanitaire en vigueur à l’Université de Varsovie.