27/11/24 – Les politiques de la normalité. Les organisations nucléaires face aux accidents majeurs (1979-2019) – Valérie Arnhold (EMLyon)
Le Centre de civilisation française et d’études francophones de l’Université de Varsovie vous invite au séminaire de recherche francophone en sciences humaines et sociales.
Les politiques de la normalité. Les organisations nucléaires face aux accidents majeurs (1979-2019)
Valérie Arnhold (EMLyon)
Le mercredi 27 novembre, de 17h à 18h30
La bibliothèque du Centre (salle 3.012, 55 rue Dobra, Varsovie)
Le séminaire a un caractère ouvert. Il se tient en français.
Résumé
Comment les événements indésirables majeurs qui menacent les institutions gouvernementales peuvent-ils être transformés en événements « normaux » qui contribuent à consolider l’ordre institutionnel existant ? Cet exposé présente la manière dont les organismes de régulation français et européens ont commencé à traiter les accidents nucléaires majeurs comme des événements « normaux » et interroge les conditions sociales dans lesquelles ce processus de normalisation est devenu possible. Il s’appuie notamment sur un renforcement de l’autonomie relative des organisations nucléaires vis-à-vis des autres organisations étatiques et de l’exécutif, et sur la formation d’un ensemble de pratiques professionnelles et de dispositifs de sûreté nucléaire, partiellement partagés au niveau européen et international. Ces pratiques conduisent à développer une manière spécifique de traiter les accidents dans le secteur nucléaire, qui répond aux enjeux internes et externes des organisations nucléaires tout en maintenant les autres acteurs publics à distance. Elle rend acceptables les limites de la capacité d’action publique et promeut l’idée que les accidents majeurs peuvent être surmontés, tout en empêchant le débat et la critique sur les choix politiques qui y sont associés.
Biographie
Valerie Arnhold est professeure assistante de sociologie à emlyon et membre du laboratoire OCE (Organisations : Perspectives Critiques et Ethnographiques). Elle est également chercheuse associée au Centre de Sociologie des Organisations (CNRS-Sciences Po), membre du programme « Nuclear Knowledges » (Sciences Po) et de Mitate Lab (CNRS), un réseau de recherche franco-japonais consacré aux « Post-Fukushima Studies ». Ses travaux portent sur les manières dont les organisations agissent sur les menaces, crises et effets indésirables de leurs activités, en particulier dans le domaine de l’environnement. Elle a publié dans Sociologie du Travail, Genèses, Cold War History et Social Forces.