08/05/24 – Patrimonialiser notre quotidien : enjeux et limites pour les lieux scientifiques, techniques et industriels ordinaires du XX-XXI siècle – Muriel Le Roux (CNRS-ENS/PSL-université Paris1 Panthéon-Sorbonne)
Le Centre de civilisation française et d’études francophones de l’Université de Varsovie vous invite au Séminaire français de Sciences Humaines et Sociales
Patrimonialiser notre quotidien : enjeux et limites pour les lieux scientifiques, techniques et industriels ordinaires du XX-XXI siècle / Muriel Le Roux (CNRS-ENS/PSL-université Paris1 Panthéon-Sorbonne)
Le mercredi 08/05/2024, 17h-18h30
La bibliothèque du Centre (salle 3.012, 55 rue Dobra, Varsovie)
Inscription : seminarium.okf@uw.edu.pl
Le séminaire a un caractère ouvert. Il se tient en français.
Veuillez noter que la réunion est enregistrée. L’enregistrement sera utilisé à des fins scientifiques. La participation à la rencontre équivaut à donner son consentement.
Résumé
La notion de patrimoine est en elle-même difficile à définir. Elle suppose que l’on réfléchisse à la nécessité ou pas de sauvegarder et de préserver des lieux, des bâtiments, des objets, (matériels et immatériels) investis de valeurs. Qu’il s’agisse de « monuments historiques », d’archives (publiques au sens où les citoyens peuvent les consulter) personne ne conteste plus le caractère public de cette notion de patrimoine, que certains cherchent à étendre aux lieux industriels, mais aussi scientifiques et techniques tels les laboratoires de recherche, (cf. la polémique autour de la destruction du pavillon de Marie Skłodowska-Curie à Paris en janvier 2024).
En France, l’intérêt pour le patrimoine industriel est plus récent qu’au Royaume-Uni, mais à peine. Dès les années 1970, des particuliers, des historiens, des anthropologues, des sociologues, des géographes s’y intéressent. Cette notion de patrimoine industriel recouvre l’ensemble des traces et des témoignages matériels, (paysages, usines, ateliers) et immatériels (savoirs-faires, savoirs, sciences) des processus de production industrielle. Pourtant, patrimonialiser ces lieux et leurs artéfacts s’avère très complexe, lié aussi bien aux attentes des citoyens qu’au bon-vouloir et au pouvoir des Politiques. Cette complexité génère des angles morts dans ces processus de patrimonialisation, même si l’on étend l’adage des conservateurs d’archives à l’ensemble du patrimoine scientifique et technique et industriel « il faut détruire pour bien conserver ». Des lieux abandonnés, aux archives en déshérence, à partir d’exemples précis, cette présentation tentera d’exposer pourquoi cette réflexion est absolument nécessaire notamment lorsque que l’on étudie la période du contemporaine et le temps présent.
Bio
Muriel Le Roux, historienne au CNRS et directrice-adjointe de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS-ENS/PSL-université Paris1 Panthéon-Sorbonne), étudie l’histoire des sciences, des techniques et des entreprises aux XX-XXIe siècles. Elle a publié notamment, Modalités de la communication scientifique et technique : Perspectives historiques | Communicating Science and Technology : Historical Perspectives, P.I.E. Peter Lang, 2023 ; avec Françoise Guéritte, , Londres, ISTE Editions, 2017.