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Nous vous invitons à la journée d’étude « La fièvre archivistique : les films amateurs en Pologne et en France » le lundi 24/04/2023

Nous vous invitons à la journée d’étude « La fièvre archivistique : les films amateurs en Pologne et en France » le lundi 24/04/2023

 

Les premières archives cinématographiques sont apparues en Europe dans les années 1930. Leur objectif premier était de collecter et de promouvoir des films ayant une valeur artistique, éducative ou sociale. Comme l’a écrit le pionnier de la réflexion sur le cinéma, Bolesław Matuszewski, dans son texte visionnaire Une nouvelle source pour l’Histoire : ” Il s’agit de donner à cette source peut-être privilégiée de l’Histoire la même autorité, la même existence officielle, le même accès qu’aux autres archives déjà connues”. Dès le début, les cinémathèques publiques institutionnalisées ont constitué leurs collections sur la base d’une approche canonique du cinéma, au centre de laquelle se trouvaient le cinéma national et la perception des films en tant qu’œuvres contribuant au patrimoine culturel. L’accent a donc été mis principalement sur les longs métrages réalisés par des auteurs primés.

Le cinéma amateur semble s’opposer à cette approche. Il représente un vaste domaine hétéroclite qui est difficile à définir pour les mêmes raisons. Son histoire est presque aussi longue que celle du cinéma dans son ensemble, mais il opère en dehors de la sphère de la production et de la distribution professionnelles, plus souvent dans l’espace privé que dans l’espace public. L’intérêt croissant pour le cinéma amateur, de la part des institutions, des chercheurs, des chercheuses et des cinéastes, qui se manifeste depuis les années 1980, est lié à une révision de l’approche de l’histoire elle-même, et à son élargissement à des voix inédites et à des perspectives absentes. Cette évolution suscite une réflexion sur la place qu’occupe – et devrait occuper – le cinéma amateur, sur la manière dont ce type de matériel est collecté, visionné, montré et, en fin de compte, comment il est objet de discours.

Paulina Haratyk

 

La fièvre archivistique : les films amateurs en Pologne et en France

 

Journée d’étude organisée par :

Le Centre de civilisation française et d’études francophones à Varsovie (CCFEF)
L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Le laboratoire d’Histoire culturelle et sociale de l’Art (HiCSA)
En partenariat avec l’Institut de culture polonaise (IKP) de l’Université de Varsovie

Lieu : Institut de la Culture polonaise (IKP) à l’Université de Varsovie (salle 5, ul. Krakowskie Przedmieście 26/28) 

La journée d’étude aura lieu en polonais et en français avec traduction simultanée.

 

 

PROGRAMME

 

13:30  Accueil des invités par Iwona Kurz (Directrice de l’IKP de l’Université de Varsovie) et Laurent Tatarenko (Directeur du CCFEF)

 

Mot d’introduction par Ania Szczepańska (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA)

 

13:40-15:30 L’histoire des films amateurs et la création des archives

Modératrice : Aleksandra Wiktorowska (CCFEF)

 

Paulina Haratyk, Pomiędzy sferą prywatną i publiczną. Kolekcjonowanie i archiwizowanie filmów amatorskich w Polsce

(Entre sphère privée et sphère publique. Collecte et archivage de films amateurs en Pologne)

 

Ania Szczepańska, Les films amateurs au pays des archives : vers une reconnaissance progressive d’images marginales

(Filmy amatorskie w krainie archiwów: rosnące uznanie dla obrazów marginalnych)

 

Stéphanie Ange, De la collecte des films amateurs privés vers une mémoire collective

(Od kolekcji prywatnych filmów amatorskich do pamięci zbiorowej)

 

Andrzej Tuziak, Filmoteka Śląska – Śląskie Digitarium

(Cinémathèque de Silésie – Archives digitales de Silésie)

 

15:30-16:00 PAUSE

 

16:00-18:00 Exploitation, diffusion et valorisation des archives

Modératrice : Ania Szczepanska (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA)

 

Marysia Lewandowska, Wspólnota Historii

(La communauté de l’Histoire)

 

Maciej Drygas, „Pamięć serca” w obrazach Polskiego Archiwum Filmów Domowych

(“La mémoire du coeur” dans les images des Archives polonaises des films domestiques)

 

Mirco Santi, Fonctionnement et coopération de l’Association INEDITS: des colloques à la production comme forme de valorisation.

(Działania podejmowane przez Stowarzyszenie INEDITS: od organizacji konferencji po produkcję filmową.)

 

 

BIOGRAPHIES

 

Paulina Haratyk est chercheuse en cinéma et en littérature. Elle a soutenu une thèse à Université jagellonne de Cracovie, intitulée : “Le film amateur en Pologne 1956-1989 à la lumière des archives et des témoignages des membres du mouvement des clubs filmiques amateurs”. Ses travaux portent sur le cinéma indépendant, les avant-gardes et les archives. Elle coopère avec différentes institutions culturelles. Elle a notamment été en charge des collections des films amateurs au FINA. Elle est membre du collectif Home movie Day Varsovie et l’auteur du projet Film amateur PL.

 

Ania Szczepanska est maîtresse de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en histoire du cinéma, membre du laboratoire HiCSA (Histoire culturelle et socjale de l’art) et réalisatrice de films documentaires. Elle a publié un ouvrage en polonais sur le cinéma d’opposition dans la Pologne des années 1970 à travers l’exemple du groupe X d’Andrzej Wajda (“Do granic negocjacji” 2017). Son premier documentaire, Nous filmons le peuple ! (2013) était consacré aux relations entre cinéastes et le pouvoir communiste dans les années 1970-80. Plus récemment, elle a réalisé en 2019 Solidarnosc, la chute du mur commence en Pologne pour la production allemande Looksfilm et la chaîne Arte-NDR. Elle est co-auteure avec Sylvie Lindeperg d’À qui appartiennent les images ? (2017) consacré aux archives audiovisuelles (Who owns the images? 2021). Son dernier ouvrage s’intitule : Une histoire visuelle de Solidarnosc (2021) et s’appuie sur les sources visuelles du mouvement. Depuis 2017, elle dirige l’Atelier montage d’archives à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

 

Stéphanie Ange travaille depuis plus de dix ans dans l’archive audiovisuelle amateur sur des missions variées (collecte, inventaire, indexation, documentation, suivi de numérisation, archivage numérique, valorisation physique et en ligne, recherche). Passionnée par l’archive amateur, elle a d’abord suivi un parcours classique en histoire grecque antique à l’Université de Caen-Basse-Normandie (Master – 2002-2007) avant de s’orienter vers un Master 2 en gestion du patrimoine (2009-2010) à l’université Jean Moulin Lyon III. Après dix années d’expérience en tant que chargée de projets dans le domaine des archives audiovisuelles amateurs à la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain (2010-2019), Stéphanie Ange coordonne le réseau national de cinémathèques Diazinteregio depuis 2015 et l’association Ofnibus – Objets filmiques non inventoriés depuis 2021. Elle intervient également au sein des Master Patrimoine des Universités de Caen et de Lyon.

 

Andrzej Tuziak est né à Bytom, où il vit aujourd’hui encore. Après des études en sociologie à l’Université de Silésie à Katowice ainsi que des études d’écriture audiovisuelle à l’École nationale de cinéma et de télévision de Łódź, il a publié plusieurs ouvrages et a été l’auteur de plusieurs scénarios de films et de séries télévisées. Depuis 1990, il est membre de l’Association des écrivains polonais (SPP). Entre 2005 et 2008 il dirigea la section de Katowice de la SPP. Il fut également à la tête du Centre culturel de Haute Silésie ainsi que le vice-directeur de l’Opéra à Bytom. Il dirige actuellement l’Institut filmique de Silésie à Katowice. En dehors de ce cadre professionnel, il est également collectionneur de stylos plumes et organise chaque année le Pen Show Poland à Katowice.

 

Marysia Lewandowska est une artiste née en Pologne qui habite à Londres. Depuis vingt ans elle étudie les fonctions publiques des archives, des musées et des expositions. Parmi ses travaux, on peut citer : Women’s Audio Archive (2009); Undoing Property? (Sternberg Press, 2013); It’s About Time lors de la 58e Biennale d’art de Venise (2019) et Enthusiasts Archive (2019), qui fut intégré au Musée d’Art moderne de Varsovie. Ses travaux ont été présentés au Tate Modern, Moderna Museet, Muzeum Sztuki, The New Museum, Whitechapel Gallery. Son film récent Dismantling The Faculty of Law a été projeté dans le cadre de la 11e édition du GIBCA Biennale à Göteborg en Suède. Depuis 2020 elle travaille avec la Kunsthalle Baden Baden autour d’un projet à long cours Institutional Healing. Elle fut la première artiste en résidence au Cosmic House de Londres, elle a enseigné l’art au Konstfack de Sztokholmie (2003-2013) et à l’Université chinoise de Hong Kong (2014-2016). Depuis 2021, elle est membre du Conseil consultatif de la Tate Modern. Son projet le plus récent sera présenté au Kestner Gesselshaft de Hanovre en juillet 2023.

 

Maciej J. Drygas, réalisateur de cinéma et de radio, scénariste, professeur à l’école nationale de cinéma de Lodz, Maciej Drygas a reçu de nombreux prix prestigieux dont celui de l’Académie européenne du cinéma en 1991 pour Entendez mon cri, le Prix Italia pour le documentaire radiophonique Testament, le Grand Prix du festival de télévision de Monte Carlo pour État d’apesanteur. Il a également reçu le Prix du Festival Cinéma Vérité à Téhéran pour Abu Haraz (2013). Maciej Drygas est aussi l’auteur de l’opéra de Pawel Szymański Qudsja Zaher, nominé en 2014 à l’International Opera Awards de Londres. Il a initié et fondé les Archives polonaises des Films domestiques au Musée d’art moderne de Varsovie. Ses films et ses documentaires radiophoniques ont été diffusés en Europe, au Canada, au Japon, au Brésil, en République d’Afrique du Sud, en Nouvelle Calédonie et en Australie.

 

Mirco Santi est Président d’INEDITS Films Amateurs / Mémoire d’Europe, association regroupant les archives européennes consacrées à la collecte et à la valorisation de films amateurs. Cofondateur de Home Movies et responsable de la restauration technique et de la numérisation de l’Archive nationales du film de famille a Bologna. Chercheur à l’Université d’Udine, il a collaboré activement au laboratoire de restauration La camera ottica de Gorizia (Université d’Udine) dans le cadre d’un projet de recherche sur le traitement, la conservation et la documentation sur les petits formats : 8 mm, S8 mm, 9,5 mm, 16 mm.

 

Aleksandra Katarzyna Wiktorowska, membre du groupe de recherche du Centre de civilisation française de l’Université de Varsovie. Elle recherche le reportage littéraire comme pratique culturelle. Ses publications récentes incluent le chapitre “The Politics of Literary Journalism in the New Poland”, dans le Routledge Companion to World Literary Journalism. En 2019-2020, en tant que chercheuse, elle participe au travail d’archivage du livre Wygnaniec. 21 scène de la vie de Zygmunt Bauman d’Artur Domosławski et pour le film documentaire Trains réalisé par Maciej Drygas.